Etapes du deuil

Une séparation définitive est toujours une épreuve bouleversante. Il est donc normal qu'une personne qui a perdu un proche change de comportement et/ou d'attitude. Le deuil est marqué par différentes phases, dont la durée dépend largement du vécu de chacun. Ces réactions ne sont pas forcément pathologiques. En revanche, elles peuvent le devenir si l'individu reste figé dans l'un des stades du deuil. Comment réagit l'entourage après la disparition d'un proche ? Voici les étapes théoriques par lesquelles passe une personne endeuillée, selon des experts en psychiatrie.

Première phase : le choc et le déni

Le déni est la phase initiale du deuil. Elle est généralement courte, mais particulièrement intense. Il est la réaction au choc que l'on ressent lorsqu'on apprend un décès. Notez que le choc désigne un mécanisme de défense inconscient, qui se déclenche lorsqu'on se retrouve face à une situation que l'on pense ne pas pouvoir gérer.

À cet instant précis, l'individu qui a subi la perte d'un proche essaie de prendre conscience de la réalité et de surmonter la vive douleur émotionnelle qu'il ressent. C'est pourquoi le refus de croire à la disparition d'un être cher est la première réaction que l'on a. C'est d'autant plus vrai si, récemment, on a croisé le défunt ou si l'on a discuté avec lui. La raison et les émotions peuvent donc sembler engourdies. En réalité, la personne nie les informations en assimilant la situation à un mauvais rêve. Elle ne veut pas admettre la réalité, car la douleur lui semble insupportable. Elle a besoin d'un certain temps pour reconnaître la perte. Durant cette phase, il est probable que l'individu en deuil soit incapable d'exécuter des tâches courantes ou de prendre des décisions simples.

Le déni contribue au ralentissement du processus de deuil. Il permet à la personne endeuillée d'éviter d'être submergée par les émotions.

Deuxième phase : la douleur et la culpabilité

Passé l'étape de déni, l'individu endeuillé ressent de la douleur ainsi qu'un fort sentiment de culpabilité. Il admet que la perte est réelle. La douleur étant principalement psychique, cette phase peut entraîner chaos et frayeur. Certains individus pourront se réfugier dans l'alcool ou prendre des médicaments pour tenter d'y faire face.

Il faut savoir que c'est généralement la forte douleur ressentie qui pousse les personnes à se sentir coupables de la disparition d'un proche. Elles se considèrent à tort, d'être responsable du décès.

Troisième phase : la colère

La colère est nourrie par un sentiment d'injustice. Dans cette phase, l'individu endeuillé peut changer radicalement de caractère. Ce genre de réaction est normal. Inconsciemment, il peut diriger la colère vers la personne qu'elle estime être responsable de la situation. Le sujet aura alors tendance à blâmer facilement les autres, en tenant des propos injustes. Paradoxalement, la personne endeuillée est très vulnérable durant cette phase.

À cette étape, l'individu endeuillé a souvent une conscience aiguë de la perte. Il exprime parfois cette souffrance par des cris accompagnés de larmes. Cette forme d'extériorisation de la douleur est importante. Elle semble soulager rapidement le mal ressenti.

Quatrième phase : le marchandage

Après avoir perdu un proche, il est courant de se créer une illusion dans le but d'atténuer le mal ressenti. On imagine un scénario différent, qui aurait eu une autre issue. C'est une manière d'inverser ou de vouloir réparer la situation.

La personne est prête à tout pour apaiser la douleur. Elle peut négocier avec elle-même pour compenser le vide qu'a laissé le défunt. Elle se raccroche à quelqu'un ou à quelque chose pour avoir un semblant de contrôle sur la situation. Dans cette optique, le sujet endeuillé peut supplier un Pouvoir supérieur pour qu'il change le destin du défunt. Il veut que ce dernier revienne à la vie. Il faut comprendre que c'est le sentiment d'impuissance face à la mort qui pousse la personne endeuillée à adopter ce type de comportement.

Cinquième phase : la dépression et douleur

La dépression est une étape à la fois longue et difficile dans le processus de deuil. C'est la phase durant laquelle l'imagination de la personne endeuillée se calme. La colère ressentie précédemment s'apaise progressivement. En d'autres mots, le brouillard émotionnel se dissipe. Au même moment, la personne endeuillée commence lentement à se confronter à la réalité. Le premier choc laisse place à une immense tristesse. L'individu ressent une incapacité de nouer des relations sociales et une baisse d'énergie. En plus, il peut perdre le moral et l'appétit, ou encore éprouver une fatigue prolongée, une irritabilité accrue, des troubles de la libido et de la concentration. Il peut aussi avoir des idées noires.

Dans cette phase du deuil, la personne se laisse submerger par sa détresse qui est alimentée par des sentiments de culpabilité. Elle se remet en question en permanence. Ses émotions lui paraissent insurmontables. Ce stade du deuil peut donc sembler interminable. D'ailleurs, cette étape peut s'étendre sur plusieurs mois, voire sur plusieurs années. Malheureusement, certaines personnes ne parviennent jamais à surmonter ce stade du processus de deuil.

Sixième phase : la résignation et la résilience

Se résigner à accepter la réalité est la phase suivante. On admet l'échec des négociations pour tenter de changer la situation. Avoir été capable d'écouter et d'exprimer ses besoins pendant la phase de dépression, facilite le passage à la phase d'acceptation. Il s'agit, ici, du premier pas vers la résilience. À ce stade, on accepte la douleur liée à la perte comme faisant partie de soi, un peu comme une cicatrice que l'on gardera à tout jamais.

Septième phase : la reconstruction et l'acceptation

Lorsque la personne endeuillée commence à accepter les faits, elle arrive à la dernière phase du deuil. En effet, elle admet que la situation ne changera plus et qu'il faut aller de l'avant. Mais surtout, elle a la volonté de penser à des projets d'avenir. Il s'agit d'une période de paix. On s'autorise à vivre sans l'autre individu. Cela n'empêche pas de ressentir encore la douleur et la perte, de temps à autre.

Le plus important, c'est de vouloir se reconstruire. À partir de cette phase, la vie reprend son cours. La personne endeuillée remonte la pente petit à petit. Elle retrouve son énergie et la totalité de ses capacités psychologiques. Ces sentiments l'aideront à aller de l'avant et à réorganiser sa vie en tenant compte de la perte, mais sans que celle-ci la dirige. L'individu déprimé commence à s'ouvrir aux autres et à accepter de participer à des activités pour échapper à la douleur.

Comment se passent les étapes du deuil chez un enfant ?

La façon dont un enfant perçoit le décès d'une personne dépend largement de son âge. De 0 à 3 ans, le petit n'aura pas conscience de la disparition d'un proche. Toutefois, il peut ressentir de la tristesse et de la séparation. De 4 à 6 ans, l'enfant a une certaine conscience de la mort, mais de manière temporaire. Il ne peut pas encore exprimer sa souffrance. Cependant, elle peut réapparaître dans les années qui suivent le décès.

Un enfant de 7 à 10 ans est, quant à lui, apte à comprendre que la mort est irréversible. Il peut ainsi ressentir un fort sentiment de culpabilité. Comme durant la phase de « marchandage » d'un adulte, il aura le vain espoir de changer le cours des choses. Enfin, un adolescent peut passer par les différentes étapes de deuil comme un adulte. En revanche, pour lui, il s'agit d'une période à risque.

En combien de temps se déroulent les étapes d'un deuil ?

Le deuil implique de grands changements dans la vie des proches du défunt. Le décès reste souvent une notion abstraite, jusqu'à ce qu'on y soit confronté. Le choc peut donc être très violent. Continuer à vivre après la perte d'un être cher peut sembler impossible. En général, tous les êtres humains sont égaux face à un deuil. Toutefois, la manière de vivre cette perte peut être très différente d'un individu à un autre. Pour certains, ces étapes s'étalent sur quelques semaines. Pour d'autres, elles peuvent durer plusieurs mois, voire se prolonger sur plusieurs années.

Un concept théorique non obligatoire

Après avoir passé en revue les différentes étapes du deuil, il est important de noter que ce processus reste théorique. Cet article est uniquement un guide utile pour comprendre les phases que traverse une personne endeuillée. En effet, il représente une interprétation simple d'un processus plus complexe. Les étapes du deuil et leur durée varient ainsi en fonction de la situation et du vécu de la personne. Le deuil est, d'ailleurs, unique comme la nature des liens qui vous unit avec le défunt. La façon de traverser le deuil est donc différente selon les personnes. Dans tous les cas, chaque individu passe au moins par une ou deux étapes, bien que chacun ait ses propres expériences.

Il faut savoir que la souffrance évolue au fil du temps. La personne endeuillée peut avoir des périodes de tristesse, ressentir les émotions liées à plusieurs étapes simultanément. Par exemple, elle peut à la fois être en colère et déprimer.

Le processus de deuil n'est pas non plus défini dans le temps. Il ne s'agit pas d'une course contre la montre. Certaines personnes auront besoin de beaucoup plus de temps pour accepter la situation, tandis que d'autres se remettent rapidement d'un deuil.

Il est donc déconseillé de comparer sa façon de vivre les étapes de deuil avec les autres. Les phases par lesquelles vous passez et leur durée diffère en fonction de la profondeur de la relation que vous aviez avec le défunt. Les circonstances de deuil sont également des paramètres à prendre en compte. En outre, le deuil n'est pas un processus pour oublier la personne décédée, même s'il est indispensable pour accepter la situation et avoir moins mal. Une fois que le sentiment de perte s'atténue, les bons souvenirs prendront une grande place.

Les mécanismes de défense durant l'étape du deuil

Une personne en deuil peut utiliser des mécanismes de défense inconscients pour supporter la situation et lutter contre l'angoisse, durant toutes les étapes du deuil. Elle passe par :

  • La combativité ou sublimation : elle aide à transformer la situation en une action positive. On préfère se dépenser pour atténuer le sentiment de découragement, laisser place à l'espoir et à la confiance ;
  • Le déni : il s'agit du refus de croire à la réalité. Ce mécanisme de défense vous amène à rejeter les faits, malgré leur côté inchangeable ;
  • Le déplacement : l'individu en deuil transfère son angoisse sur une tierce personne ;
  • L'isolement : le sujet se détache de toute relation sociale ;
  • La projection agressive : la personne endeuillée accuse les autres d'être responsables du décès ;
  • La rationalisation : l'individu tente de comprendre l'origine du décès, de lui donner une explication rationnelle pour tenter de contrôler le deuil ;
  • La régression : la personne en deuil commence à reprendre ses habitudes et ses anciens comportements, tout en s'éloignant de son statut actuel.
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