Don d'organes

Le don d'organes est un acte de solidarité et de générosité. Réglementé, il peut être fait de son vivant ou après la mort. Il consiste à donner des tissus ou des organes sains à des personnes dont les organes sont défaillants. Depuis la loi décrétée en 1976, chaque individu est considéré comme un donneur potentiel après le décès ou un état de mort cérébrale. Toutefois, il est possible de refuser le prélèvement. Découvrez les démarches à suivre pour faire don d'un organe, les conditions, les étapes de prélèvement et les procédures à suivre en cas de refus.

Principes du don d'organe

Le don d'organes est régi par la loi datant de 1976 qui comprend 3 règles. Il est gratuit et n'octroie aucun avantage équivalent ou rémunération au donneur. Il est basé sur le volontariat. Le donneur ne doit subir aucune forme de pression, qu'elle soit financière ou psychologique. Le don d'organes est ouvert à toutes les personnes saines, mais il est parfaitement possible de refuser. L'idéal serait de notifier l'acceptation oralement ou par écrit. Pour un don d'organes, le donneur et le receveur restent anonymes. Néanmoins, le donneur (de son vivant) et ses proches ont le droit de connaître les tissus et organes prélevés, ainsi que le résultat des greffes. Ce type de don est réglementé en France, qu'il s'agisse d'un don effectué de son vivant ou d'un don post-mortem.

Le don d'organes est différent du don de corps. Ce dernier s'effectue après le décès et a pour but d'aider les étudiants et les chercheurs à progresser dans leurs travaux ou à développer la médecine.

Conditions

Selon la loi de bioéthique française du 7 juillet 2011, une personne majeure vivante peut faire don d'organes. À condition d'être en bonne santé, elle peut faire don d'un organe à un membre de sa famille : cousins germains, conjoint, sœur, frère, fils, fille, etc. Les parents d'un enfant décédé très récemment peuvent faire don de ses organes à un autre enfant ayant besoin d'une greffe. Toutefois, il faut savoir qu'un enfant de 13 ans peut s'inscrire dans le registre national de refus. Le corps médical tiendra compte de ses dernières volontés concernant ses organes, s'il les a exprimées clairement. Sachez que les personnes de plus de 60 ans ne peuvent pas donner un cœur, mais peuvent faire un don de foie ou de rein.

Le don d'organes est étudié au cas par cas. Cependant, sa faisabilité dépend essentiellement de l'état de l'organe concerné. Certains organes peuvent être prélevés post-mortem, dont le cœur, le rein, le foie, les cornées, le poumon, le pancréas et les parties de l'intestin. Il en est de même des tendons, des veines artères, des valves cardiaques, des ligaments, des tendons, des artères et des os. Le prélèvement d'organes se fait sur une personne en état de mort encéphalique, en arrêt respiratoire ou cardiaque. Après le prélèvement, l'équipe médicale prend le temps de soigner la présentation du corps avant de le rendre à la famille.

Le don d'organes du vivant comprend les fragments osseux (lobe pulmonaire et hépatique), la peau et les reins.

Étapes du don

Avant de procéder au prélèvement d'organe après un décès, 2 médecins doivent constater la mort du donneur. Le médecin réanimateur consulte le registre national des refus, tandis que l'équipe médicale informe le conjoint et la famille. Ils se renseignent sur la volonté du défunt et s'assurent que ses proches acceptent le don. Les médecins font des prélèvements sanguins pour vérifier la présence d'éventuelles maladies transmissibles. Ils sont effectués avant l'hémodilution ou la transfusion. Le prélèvement a lieu après une intervention chirurgicale dans un bloc opératoire, dans le respect des règles d'asepsie et d'hygiène. À la fin, l'équipe médicale restaure le corps pour le rendre présentable. Le chirurgien se charge de la suture musculaire. La fermeture cutanée doit être esthétique, hermétique et complète. Au besoin et avec l'accord de la famille, il place une prothèse pour donner une meilleure apparence au corps.

Les prélèvements sont effectués par une équipe dédiée. Des infirmiers accompagnent le corps du donneur décédé au bloc opératoire. Ils assurent le lien entre les réanimateurs et le service de régulation et d'appui de l'agence de biomédecine. Ces derniers contrôlent les bonnes pratiques de prélèvements et réalisent les opérations de qualification des organes. Ils se chargent aussi du dossier du donneur et de son archivage.

S'il s'agit d'un don de son vivant, le donneur est informé des risques liés à l'intervention si la greffe échoue. Il assistera à l'audition du comité d'experts qui est composé de 3 médecins. Ces derniers confirment l'absence de contrainte, la compréhension de l'information, la justification médicale de la greffe et du prélèvement d'organes. L'établissement chargé du prélèvement s'occupe des frais de suivi médical, d'hospitalisation, de transport, etc.

Critères d'attribution du don

Les règles d'attribution du don sont basées sur des critères médicaux comme la compatibilité des groupes sanguins du donneur et du receveur et la compatibilité tissulaire. Le crossmatch lymphocytaire consiste à trouver la présence d'un anticorps chez le receveur. Si le test est positif, la transplantation ne pourra pas avoir lieu. Le poids et la taille des organes sont aussi à prendre en compte, surtout s'il s'agit de greffe d'organes thoraciques.

Un organe a une durée d'ischémie froide variable. Il est de 4 h pour un cœur, 6 h pour les poumons, 24 h pour les reins et 8 h pour le foie. Au-delà de ces délais, les organes se détériorent et les chances de réussir la transplantation s'amenuisent. Les organes sont conditionnés dans des sacs stériles, puis sont placés dans un container en plastique dont l'intérieur est maintenu à une température basse à l'aide de glaçons pilés. Le froid est indispensable pour en préserver la stérilité et la qualité. Ce container est parfaitement étanche et garantit la protection contre les chocs. En dehors des reins, du pancréas et du cœur, les autres organes sont transportés dans des containers spéciaux.

Pour accélérer la greffe d'un hôpital à un autre, soit le greffon est transféré par voie aérienne, ferroviaire ou terrestre, soit l'équipe médicale se déplace pour faire le prélèvement. Le greffon est attribué à celui qui a besoin d'une transplantation en urgence, qui est prioritaire sur la liste d'attente, ou qui est âgé de moins de 18 ans. Cette sélection ne doit pas tenir compte du statut ethnique, social et financier du sujet.

Procédures en cas de refus

Une personne peut refuser de faire un don d'une partie ou de tous ses organes. Dans le cas d'un refus complet, elle doit s'inscrire dans le registre national des refus qui est disponible en ligne. Puis, elle doit envoyer une pièce d'identité (titre de séjour, permis de conduire, passeport ou carte d'identité). Il suffit de scanner le document ou de le photographier recto et verso avec un Smartphone. Sachez qu'il est possible de modifier l'inscription au registre et la position sur le don à tout moment. S'il s'agit d'un refus partiel, le sujet peut se contenter d'informer ses proches ou d'indiquer son choix sur un papier libre. Elle n'a pas besoin de s'inscrire dans le registre.

De son côté, l'équipe médicale prend en compte la volonté la plus récente. Si la personne n'est pas inscrite dans le registre, l'équipe demandera à la famille si de son vivant, elle a fait valoir ou non une opposition. Les proches doivent aviser l'équipe médicale du choix du défunt. Si une personne refuse de donner ses organes, la famille doit remettre la preuve écrite, datée et signée, à l'équipe médicale. Si le refus est écrit, mais pas par le défunt, il faut 2 témoins pour authentifier le document. Si la personne a refusé le don d'organes oralement, sa famille peut aussi prouver son acte à l'aide d'un enregistrement. Notez que le corps médical est en droit de demander les raisons du refus qui d'ailleurs doit être confirmé par écrit.

Les destinataires du don 

9 % des dons d'organes sont destinés à des greffes de rein. En général, les organes sont donnés à une personne ayant un lien stable et étroit avec le donneur ou à un tiers qui a besoin d'une greffe. Si le receveur a partagé la vie du donneur, il doit apporter la preuve de ce lien étroit. Pour faire un don d'organe, le donneur doit être majeur et remplir certaines conditions médicales. Il doit être apte à subir une intervention chirurgicale. Par ailleurs, il doit être sain de corps et ne pas souffrir d'une maladie transmissible. Le donneur doit également exprimer clairement, librement et expressément sa volonté devant le magistrat ou le président du tribunal de grande instance.

Si l'organe n'est pas compatible, il peut servir dans le cadre d'un don croisé avec une autre paire donneur-receveur, mais sous certaines conditions. Le don croisé consiste à donner un organe à un receveur, et d'attribuer celui qui lui était destiné à une personne compatible. Les actes de greffe et de prélèvement se font en même temps, sur les 2 receveurs et les 2 donneurs. Aujourd'hui, il existe un logiciel informatique d'appariement qui permet de mettre en relation des paires de donneurs-receveurs compatibles.

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