Don du corps

Donner son corps à la science après son décès n'est pas un choix anodin. Cela doit être mûrement réfléchi de son vivant, et relève d'une décision personnelle. Avant de vous décider, sachez qu'un don de corps est destiné à des fins de recherche et d'enseignement. Faire don de son corps contribue au progrès de la science, notamment des travaux des chercheurs dans le domaine de la santé et des médecins. Découvrez les démarches à suivre pour faire un don de corps.

Étapes à suivre

Pour information, le don de corps est un legs. Toutefois, il ne vous exempte pas de payer les frais de vos funérailles. Pour pouvoir céder son corps à la science, le donateur ne doit pas laisser de dette à sa mort. Si c'est le cas, les centres de don peuvent refuser le legs. Si faire don de son corps est une décision personnelle, il est vivement recommandé d'informer vos proches de ce projet et de leur expliquer vos motivations. Idéalement, impliquez-les dans votre souhait pour faciliter leur deuil le moment venu. Ensemble, faites le point sur les procédures à suivre avant et après le décès. Cependant, il est toujours préférable de laisser vos directives pour éviter les conflits. Prévoyez un testament ou mettez vos dernières volontés par écrit, pour bénéficier d'une protection juridique sur votre choix. Cela garantira l'application et le respect de votre volonté. Une fois que le donateur a entériné sa décision, sa famille ne peut plus s'opposer au don de corps. Les proches n'auront nul droit de revendiquer le corps.

Quand sa décision est prise, le donateur doit en notifier la faculté de médecine la plus proche de son domicile. Sachez qu'il en existe 28 en tout en France. Le sujet doit indiquer clairement son intention dans une lettre signée et datée. Il doit préciser que son choix est libre et éclairé. Ensuite, le centre de don lui demandera de fournir certains documents :

  • enveloppe timbrée avec mention de son nom et de son adresse,
  • fiche de confirmation du don,
  • fiche de renseignements complétée,
  • copie de son titre d'identité.

Si le donateur préfère exprimer ses volontés dans un testament daté et signé, il doit l'envoyer par courrier. En retour, il recevra un accusé de réception et devra ensuite confier le document à une personne de confiance. Cette dernière sera chargée de la déclaration de son décès et de faire appliquer ses volontés. Après le décès, cette personne appellera un médecin pour le constat de décès et contactera un service de pompes funèbres pour organiser les funérailles. Elle préviendra aussi le service d'anatomie. Le constat de décès doit être remis avec la copie du testament, à l'administration communale où a lieu le décès.  En retour, cette dernière lui remettra un permis d'inhumer. Le service de pompes funèbres se chargera de la mise en bière, de la gaine et du transport du corps vers le laboratoire de la faculté. Toutes ces démarches doivent se faire dans le respect des lois.

Avant de vous engager, il faut savoir qu'un don de corps engendre des frais. Prenez donc le temps de vous renseigner sur le sujet. En général, cette démarche représente un coût pouvant s'élever à 1 000 euros. Certains centres ne prennent pas en charge le transport du corps. Aussi, ils peuvent demander une assurance obsèques pour couvrir les frais liés au don. Les centres de don se chargent habituellement de l'inhumation ou de la crémation. Parfois, ils demandent la participation de la famille. Le prix de cette prestation est compris entre 200 et 900 euros. Il varie en fonction de la distance entre le centre de réception du corps et le lieu du décès. Il sera couvert par l'assurance obsèques ou payé à l'avance par les proches ou le donateur.

Après toutes ces démarches, le centre de don remet une carte d'honneur au donateur. Elle atteste de sa volonté de donner son corps à la science. L'original de la carte doit être présenté au moment décès pour valider le transfert du corps à la faculté. Entre-temps, le donateur est libre de changer d'avis s'il le souhaite. Dans ce cas, il doit informer la faculté et détruire la carte. Il doit aussi prévenir le centre de don de son changement d'avis.

Dans quels cas le don de corps est refusé ?

Les centres de don peuvent refuser le don de corps si le délai de transport dépasse 48 h après le décès. C'est le cas notamment si la personne est décédée à l'étranger. Le code général des collectivités locales stipule que le délai de 48 h doit être respecté pour le transport du corps après le décès. Un défaut de présentation de la carte de donneur peut aussi expliquer leur refus. Le don peut également être décliné si le maire refuse le transport avant la mise en bière. D'autres raisons peuvent amener le centre de don à refuser le don. Il peut agir ainsi si une intervention chirurgicale a eu récemment, si le corps a été autopsié, ou si le défunt souffrait d'une pathologie contagieuse ou infectieuse. Le don est également refusé si la personne s'est suicidée ou a été tuée lors d'un accident, mais aussi si le don pose un problème médico-légal. Une faculté ou un centre de don peut refuser le corps s'il n'a pas été prévenu à temps ou s'il manque de personnel pour traiter le corps (congé, jour férié, etc.).

En cas de refus, il est possible de se faire rembourser. La famille doit se renseigner sur les formalités.

Rôles de la famille

Les dons de corps à la science sont effectifs depuis 1887. Après le décès du donateur, les proches doivent informer le centre de don dans les 48 h. Ils feront transporter le corps avant la mise en bière. Pour effectuer le transfert, ils devront fournir une déclaration préalable de transport, un certificat de non-contagion et un certificat de décès. Le corps sera placé dans le laboratoire, embaumé et conservé avec des produits chimiques ou par congélation. Les professionnels de la santé s'en serviront pour des expérimentations en vue de recherches cliniques ou fondamentales. Les étudiants en chirurgie pourront aussi le disséquer pour s'entraîner aux interventions les plus courantes ou aux sutures. Le corps peut également servir pour des cours d'anatomie.

Lorsque les travaux de recherches et l'enseignement seront achevés, le corps sera incinéré de façon anonyme par le centre. La crémation peut avoir lieu des semaines, des mois, voire des années après le don. Les cendres seront éparpillées dans un espace commun, comme un jardin de souvenir par exemple. La famille ne sera prévenue qu'après la crémation. Si le donateur a formulé le vœu de remettre ses cendres à ses proches, ces derniers devront payer les frais de la crémation et le coût de l'urne qui les contiendra.

Conditions

Seule une personne majeure et qui n'est pas sous tutelle peut faire don de son corps à la science. Les mineurs et les personnes faisant l'objet d'une mesure de protection ne peuvent pas prendre cette décision. Il n'y a pas d'âge limite pour faire don de son corps. Il faut juste que le concerné soit en bonne condition physique. Si le donateur devait déménager, il peut envoyer ses nouvelles coordonnées à la faculté. Il recevra alors une nouvelle carte d'honneur. Notez qu'elle peut aussi être remplacée si vous la perdez, à condition d'en aviser le centre de don.

Quels intérêts ?

Faire don de son corps à la science permet de faire progresser la médecine et de contribuer à l'amélioration des conditions de vie humaine. Le don s'effectue auprès des établissements de recherches ou d'enseignement médicaux (écoles de chirurgie), et des hôpitaux possédant un service prévu à cet effet. Le don du corps est complètement différent du don des organes. Le corps servira de support anatomique pour former des étudiants en médecine ou pour des recherches scientifiques. Un don d'organe bénéficie à une personne vivante.

Le don de corps aide à approfondir la connaissance du corps humain. L'apprentissage va au-delà des images des ouvrages. Le corps garde la structure de l'anatomie humaine. Travailler sur un corps réel prépare les étudiants à assimiler la mort et à y faire face durant leur carrière. Les corps congelés permettent aux futurs chirurgiens de prendre de l'assurance et de développer leurs habiletés.

Recevoir un corps permet aux facultés d'apprendre la dissection, l'appréhension des organes et tissus, aux étudiants. Ce legs leur permet d'améliorer les techniques chirurgicales, de procéder à des tests cliniques et divers prélèvements. Un don de corps donne également la possibilité de présenter les différences anatomiques des organes et certains problèmes médicaux, aux futurs médecins. Si le corps présente une pathologie particulière, l'étudiant pourra constater la différence d'aspect entre un corps sain et un corps malade.

De leur côté, les chirurgiens peuvent tester de nouvelles techniques de chirurgie (chirurgie robotique ou abords mini-invasifs) sur le corps. Cela leur permet d'améliorer les conditions postopératoires, d'affiner la technique ou de définir un protocole chirurgical plus efficace. Quant aux laboratoires médicaux, le don de corps leur permet d'apprendre à utiliser de nouveaux instruments chirurgicaux ou de tester de nouvelles prothèses, etc.

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