Chaque religion possède ses propres rites concernant l’enterrement de leurs fidèles. Les cérémonies obsèques des orthodoxes n’y font pas exception. Les pompes funèbres se doivent de respecter le rituel funéraire défini durant les funérailles orthodoxes. La tradition orthodoxe s’oppose au prélèvement d’organes et à l’autopsie. Elle n’est pas en faveur de l’incinération, car elle croit en la résurrection. Aujourd’hui, la crémation devient de plus en plus fréquente en raison du manque de place.
Chez les chrétiens, le corps doit être inhumé pour pouvoir renaître le jour de la résurrection. Dans la religion orthodoxe, la cérémonie de l’enterrement aide le défunt dans sa mutation vers l’au-delà, la vie éternelle. Les rites funéraires ont pour but de purifier son âme et durent 40 jours. Comment se déroulent les obsèques orthodoxes ?
Quels sont les derniers soins de conservation apportés au corps du défunt ?
Il existe une toilette spéciale lors de la mort du défunt pour les membres du clergé. Pour les croyants, ces soins ne sont pas obligatoires, mais l’église ne s’oppose pas à la thanatopraxie (nettoyage et embaumement du décès), destinée à la conservation du corps. L’Église orthodoxe n’autorise pas l’autopsie, sauf si cette pratique est obligatoire et est réalisée dans le cadre d’une démarche judiciaire. Elle n’accepte pas non plus le prélèvement d’organes, car ce procédé porte atteinte à l’intégrité de l’enveloppe charnelle du croyant. Dans ce cas, elle met en accent sur la nécessité d’obtenir l'accord préalable du donneur.
L’enterrement s’effectue 3 jours après le décès, pour laisser le temps à l’esprit de se séparer du corps.
Première étape : la mise en bière
Les pompes funèbres effectuent la mise en bière en présence du pope. Les bras du défunt sont croisés à la hauteur de la poitrine. Face à lui et entre ses mains, on glisse une icône du Christ ou de la vierge Marie. La famille du défunt peut aussi lui mettre une croix autour du cou.
Lors de la cérémonie, le cercueil reste ouvert. Cela souligne la présence surnaturelle du décès. Le prêtre se charge d’encenser le corps, du baiser de la paix et de réaliser la marque au front en utilisant de l’huile sainte. Ensuite, il le bénit avec la croix. Pendant ce temps, la famille et les personnes présentes récitent les prières initiales relatives à tous les offices et chantent.
Il est de coutume de placer des fleurs dans la bière. Cette action évoque la renaissance spirituelle de l’âme. Une fois que le cercueil est enfermé, on dépose une croix slave ou orthodoxe sur le couvercle.
Deuxième étape : la cérémonie à l’église
Normalement, le cercueil est transporté ouvert jusqu’à l’église. Toutefois, la loi dans certains pays s’y oppose, comme c’est le cas en France. Dans ce cas, les orthodoxes apposent une croix sur le cercueil.
À l’église, le cercueil est déposé de façon à ce que le défunt ait son visage tourné vers le Christ. Ensuite, on recouvre le cercueil d’un drap de couleur or (non pas noir), puis on pose le livre des Évangiles et l’icône qui représente la résurrection du Christ, sur le dessus. On place des chandeliers au pied du cercueil et sur chaque côté.
Les membres de l’église reçoivent les cierges et les allument chacun leur tour, à la flamme des chandeliers. Cette action symbolise le transfert du défunt vers la lumière céleste. Le cercueil est décoré d’une croix sans la représentation du Christ. En Russie, on opte pour la croix salve à 3 branches.
Les chants et les prières se succèdent tout au long de la cérémonie orthodoxe. Ils évoquent la faiblesse humaine et la promesse d’une résurrection. Les prières récitées sont les prières initiales de l’office, elles sont suivies par des chants et d’autres prières spécifiques. Le parfum de l’encens se propage dans l’église.
Pendant toute la cérémonie, le cercueil est ouvert pour symboliser la présence du défunt auprès de sa famille et de ses proches. Les bougies et les fleurs détiennent une grande importance durant la cérémonie. Elles symbolisent l’illumination et le passage de l’âme vers le monde spirituel.
Le cercueil peut être enfermé lorsque la cérémonie est terminée. Dans les pays de culture orthodoxe, il reste ouvert jusqu’à ce qu’il soit enterré pour que la famille et les amis puissent y déposer des bouquets lorsqu’ils sont au cimetière.
Dernière étape : le cimetière
Le cortège se rend au cimetière une fois que la cérémonie à l’église tire à sa fin. C’est à cet endroit que sont récitées les dernières prières. Le prêtre est invité à accompagner la famille du défunt.
Le défunt est tourné dans la direction dans laquelle le Christ va réapparaître à la fin des temps selon la croyance orthodoxe. La famille et les proches déposent alors une poignée de terre au-dessus du cercueil. Sur l’allée, le prêtre présente la croix à l’assistance pour qu’elle l’embrasse.
En général, la tombe est surmontée d’une croix et d’une veilleuse pour rendre hommage au défunt.
Qu’en est-il du deuil dans la culture orthodoxe ?
Proche du requiem, la Pannychide signifie « qui dure toute la nuit ». Elle s’effectue durant 40 jours. Cette pratique consiste à accompagner les étapes accomplies par l’âme lors de son passage vers les cieux.
La coutume est invitée à prononcer un office des morts au domicile familial. Cela se fait 3 jours après l’enterrement, puis le 7e jour et enfin le 40e jour. Au jour de l’anniversaire du défunt, des prières devront être récitées.
En somme, la résurrection tient une part importante dans les croyances orthodoxes. C’est pourquoi ils accordent une grande importance aux cérémonies au moment des funérailles, durant lesquelles des prières et des chants religieux se succèdent pour aider l’âme du défunt à trouver sa voie. Le jour de la mort, les prêtres sont invités à bénir le défunt et à demander le pardon du Christ pour son âme.
Si les dons d’organes après la mort et l’autopsie ne sont pas acceptés dans la religion orthodoxe, il existe une exception à la règle. S’il s’agit du don d'organes destiné à sauver une vie. L’église ne s’y oppose pas.